Aurélie Filippetti exclue du Parti socialiste

Décidemment, le Parti socialiste ne s'épargnera rien. Aurélie Filippetti vient d'être exclue par la fédération socialiste de Moselle. Plus exactement, le premier secrétaire de la Fédération lui a signifié qu'elle est "sortie" du PS en soutenant, lors des sénatoriales de septembre, un autre candidat que celui choisi par la Fédération.
 
La question n'est pas, aujourd'hui, de savoir si Aurélie Filippetti a fait le bon choix politique. Il n'est pas non plus de savoir si elle a respecté ou non les statuts. L'enjeu est autre : comment reconstruire le Parti socialiste. La réponse qui vient d'être donnée est  l'exclusion. On peut jouer sur les mots en parlant de sortie au lieu d'exclusion, le résultat est le même. En revanche, la procédure n'est pas la même. Dans le cas d'une exclusion, l'adhérent est appelé à s'expliquer, à se défendre. En déclarant Aurélie Filippetti "sortie" du PS, on lui retire toute possibilité de s'exprimer.

 
La politique menée par François Hollande pendant 5 ans, l'indigence du PS pendant cette période, la campagne présidentielle de Benoît Hamon ignorant les orientations politiques de la majorité de son propre parti ont provoqué un tel désordre au sein du PS que l'heure n'est pas à l'exclusion.
 
Epurer !
Une grande partie de l'action de Lénine au sein du parti bolchévique en vue de la prise du pouvoir et de sa préservation a été d'épurer le parti. On sait ce qu'il en est advenu. Un parti totalitaire. Le PS souhaite-t-il s'engager dans cette voie ? Manifestement, certains y sont prêts.
 
Clarifier, ce n'est pas exclure mais essayer de comprendre comment le PS et ses dirigeants, le président Hollande et ses ministres socialistes ont pu s'éloigner à ce point de leur base, de leur électorat et de leurs engagements politiques tels que les Français les avaient perçus.
 
Clarifier, c'est comprendre en quoi la société française a évolué ces dernières décennies et comment les dirigeants du PS ont été incapables de faire le lien entre leur base électorale et sociale, ses aspirations et les mutations de notre société.
 
Il est à souhaiter que le PS tourne le dos aux pratiques sectaires et qu'il fasse la preuve de sa capacité à analyser les causes de sa défaite. Pour cela, il lui faut s'ouvrir au débat en son sein, avec ceux qui l'ont quitté, avec ses anciens électeurs, avec le pays.

A propos Wilfrid Vincent

Président du Groupe La Gauche à Montrouge Ancien Conseiller municipal de Montrouge Ancien Conseiller communautaire de la Communauté Châtillon-Montrouge Ancien Conseiller général de Montrouge
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