En Marche veut faire de la politique autrement

La désignation des candidats de la République En Marche n’est pas un modèle de démocratie. C'est le moins que l'on puisse dire.

§  Première étape, pour être candidat, il suffisait de s'inscrire sur Internet à En Marche et de se présenter sa candidature.

§  Deuxième étape, la Commission nationale des investitures, composée de 12 membres, propose une liste définitive de 428 candidats au conseil d'administration d'En Marche pour validation. Celui-ci dans le respect du travail de la commission, a pris sa décision sur l'ensemble des circonscriptions déclare Richard Ferrand. C'est un vote bloqué, pas question de discuter d'une candidature en particulier. C'est d'ailleurs inutile puisque le secrétaire général l'affirme ce sont les meilleurs candidats qui ont été choisis.

§  Troisième étape. Les "couacs" arrivent.

  • Il y a d'abord les candidats investis qui n'ont jamais fait acte de candidature :  Mourad Boudjellal, président du RC Toulon (Var), Anthony (Vaucluse), Augustin Augier (Français de l'étranger), François Pupponi (Val d'Oise).
  • Il y a le conseiller communication de F Hollande parachuté en Bretagne où il n'a aucune attache. Normal, c'est un camarade de promotion à l'ENA d'Emmanuel Macron. Il renonce finalement à se présenter à Rennes.
  • Un député sortant de la Réunion, condamné. 

Il faut assurer le renouvellement et refuser les professionnels de la politique. Fort de cette ambition, En Marche investit:

  • Richard Ferrand dont la première élection remonte à 1998 comme conseiller général, conseiller régional de Bretagne à partir de 2010 puis député en 2012
  • Christophe Castaner, maire depuis 2001, conseiller régional depuis 2004, député depuis 2012.
  • Alain Tourret (70 ans), maire depuis 1981 (36 ans), conseiller régional depuis 2004, député depuis 2012.
  • François Cormier-Bouligeon, assistant parlementaire, puis directeur de cabinet d'un maire, puis conseiller au ministère de l'économie auprès d'Emmanuel Macron et enfin conseiller auprès du ministre de la ville.
  • Aurore Bergé, permanente salarié de Les Républicains, investit dans les Yvelines.

Ceux qui sont investis bien qu'ils soient proches d'Emmanuel Macron :

  •  Stéphanie Do, Enarque investit en Seine et Marne. Emmanuel Macron a été son supérieur hiérarchique au ministère des finances.
  • La belle fille d'Emmanuel Macron investie suppléante dans le Pas-de Calais. Ca n'empêche pas Emmanuel Macron d'annoncer une loi contre le népotisme à l'Assemblée nationale.
  •  A Taquet, publicitaire, dans les Hauts-de-Seine, qui a travaillé pour En Marche. 

Enfin, la déclaration de François Bayrou vient mettre de l'ambiance dans les relations entre les deux partenaires. Il déclare dès la publication de la liste qu'elle n'a pas l'assentiment du Modem.

N'oublions pas le candidat auquel on retire l'investiture dans la 5ème circonscription de Charente-Maritime, après avoir découvert ses propos antisémites sur twitter. 

Dans ce mouvement devenu La République En Marche qui revendique 230 000 adhérents, le choix des candidats est fait par 12 personnes seulement. L'avis des adhérents n'est pas demandé. Normal, puisque ce sont les meilleurs qui ont été choisis.

Dans n'importe quel parti démocratique et républicain, les candidats sont élus par les militants puis ratifiés par la direction nationale de leur parti, pas chez En Marche qui ne veut plus de la politique à l'ancienne.

Il semble que dans ce domaine, En Marche a finalement adopté tous les travers de sélection des candidats des grands partis en laissant de coté leur seul avantage, le vote démocratique des adhérents pour désigner leurs candidats.

A propos Wilfrid Vincent

Président du Groupe La Gauche à Montrouge Ancien Conseiller municipal de Montrouge Ancien Conseiller communautaire de la Communauté Châtillon-Montrouge Ancien Conseiller général de Montrouge
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