Mobilisation contre l’expulsion de Janat

Pour éviter l'expulsion de Janat, lycéenne au lycée Jean Monnet de Montrouge, venez nombreux:
 
MERCREDI 16 MAI à 14h30 DEVANT LA SOUS-PREFECTURE D'ANTONY
 
99 avenue du Général de Gaulle 92160 ANTONY
 
Janat, jeune fille souriante de 20 ans est élève en CAP peinture au lycée Jean-Monnet à Montrouge. Elle est unanimement appréciée de l’équipe éducative, de ses profs et de ses camarades. Une élève sans histoire, donc ?
Pas tout à fait. Janat est Egyptienne, de religion copte, une minorité de plus en plus souvent victime de menaces et de discriminations (un prêtre assassiné en janvier 2011, 24 coptes assassinés en octobre 2011, deux autres en janvier 2012, etc). C’est d’ailleurs pour fuir ces persécutions que trois des sœurs de Janat ont émigré en Allemagne et une quatrième en France, que Janat rejoint en juin 2010. Elle est alors scolarisée et apprend vite le français. Une vie pas très facile mais quand même, la perspective d’un véritable avenir à condition d’obtenir des papiers.
Mais, en novembre 2011, Janat ne peut plus rester chez sa sœur. En plus d’être sans papiers, elle se retrouve à la rue.
La solidarité vient au secours de cette fille courageuse et débrouillarde: son lycée prend en charge la cantine et son passe Navigo, elle trouve un hébergement provisoire et quelques sous en échange de quelques heures de travail.
Parallèlement, ses camarades et ses profs se mobilisent pour essayer de convaincre la sous-préfecture d’Antony de se montrer, non pas généreuse, mais simplement un peu humaine en lui accordant un titre de séjour. Une pétition recueille plusieurs centaines de signatures, plusieurs dizaines d’élèves viennent crier leur demande sous les fenêtres du sous-préfet le 14 décembre, une demande de traitement en urgence de sa situation (elle est à la rue !) n’aboutit pas plus : la préfecture a fermé le guichet des demandes de sans papiers pour plusieurs semaines.
En janvier 2012, Janat découvre les scandaleuses conditions d’accueil des étrangers à la sous-préfecture d’Antony : venue faire la queue à 6h du matin, un mardi glacial (unique jour de réception des premières demandes de papiers), elle n’obtient pas l’un des 15 tickets distribués à 8h45. Bon pour recommencer le mardi suivant, à 3h du matin, cette fois par une température polaire.
Ce matin là, arrivée en 14ème position, elle se fait griller dans la queue à l’ouverture des portes, par deux plus forts en muscles et en voix,[…]. Au guichet de pré-accueil elle reçoit le numéro 15 tandis que l’élève sans papiers aussi du lycée Marie-Curie à Sceaux qui avait fait la queue avec elle est, pour la seconde fois, éconduit et condamné à une partie supplémentaire. Il faut savoir que ça se passe comme ça, aujourd’hui, en France, dans les Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France.
Un mois plus tard, Janat est reçue pour un examen de situation au cours duquel elle expose ses conditions de vie et exprime son désir de poursuivre l’apprentissage de son métier.
Le 3 avril, la réponse tombe : refus de séjour, Obligation de quitter le territoire (OQTF).
Il est évident que ça ne se passera pas ainsi. Le lycée de Janat, ses profs, ses copains, tous ceux qui se sont intéressés à elle et se sont démenés pour qu’elle continue d’avancer malgré les difficultés ne laisseront pas faire. Et le feront entendre à l’administration.
Reste que ce genre de décision, aussi inapplicable qu’inhumaine, conduit à s’interroger sur la politique |…] qu’appliquent les préfets.
[…]
Richard Moyon (RESF 92-Sud)
 

A propos Wilfrid Vincent

Président du Groupe La Gauche à Montrouge Ancien Conseiller municipal de Montrouge Ancien Conseiller communautaire de la Communauté Châtillon-Montrouge Ancien Conseiller général de Montrouge
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