Voyage en absurdie

Le 19 mars, sur LCI, la ministre du Travail se distingue par son ton martial. Elle se dit « scandalisée » lorsque « un syndicat patronal dit aux entreprises d’arrêter d’aller bosser« . « Cela, c’est du défaitisme« . Passons sur le ton martial, la ministre du travail n’a, sans doute, pas entendu parler des règles de confinement édictées par son Gouvernement. Elle aurait dû lire les consignes du ministère du travail sur les mesures à prendre pour protéger les travailleurs face au Covid 19.

Le 25 mars, présentant le Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement professe une énorme « ânerie » sur les enseignants. Nous n’entendons pas demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas compte tenu de la fermeture des écoles de traverser toute la France pour aller récolter des fraises.

porte-parole devrait se tenir informée de l’action du ministère de l’Education nationale. Depuis le début du confinement, les enseignants travaillent « en ligne » avec leurs élèves ce qui représente un important surcroit de travail.

Le lendemain, présentant ses excuses face à des « polémiques inutiles » (qui l’a lancée par des propos inconsidérés ?), la porte-parole en rajoute en déclarant :  » Moi je suis au quotidien, au front, pour essayer d’expliquer aux Français ce qu’on vit en ce moment. Ce n’est pas forcément tous les jours évident« . Les personnels soignants, les pompiers, tous ceux qui sont en contact direct avec le virus apprécieront.

Alors que femmes et hommes meurent par milliers, alors que les personnels soignants font des efforts sans limite (et sans toujours avoir les protections nécessaires) pour prendre en charges des dizaines de milliers de patients COVIDS, le directeur général de l’ARS trouve le moment opportun pour réaffirmer son objectif administratif. Heureusement que le ministre de la santé a rappelé que les plans de réorganisation sont « suspendus à la grande consultation qui suivra » la fin de l’épidémie.

Champion incontesté du délire administratif, le directeur général de l’Agence Régionale de Santé du Grand Est déclare dans L’Est Républicain du 4 avril « Il n’y a pas de raison de remettre en cause le Copermo (Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins) pour le CHRU de Nancy. Le dossier devrait être examiné début juin […]. La trajectoire reste la même… », soit une fermeture de 179 lits et la suppression de 598 postes au CHRU (Centre Hospitalier Régional Universitaire) de Nancy.

Au lieu de ces propos scandaleux par leur indécence, nous sommes en droit d’attendre de la part de ceux qui sont en charge de responsabilités des réflexions plus en prise avec la tragique réalité.

A propos Wilfrid Vincent

Président du Groupe La Gauche à Montrouge Ancien Conseiller municipal de Montrouge Ancien Conseiller communautaire de la Communauté Châtillon-Montrouge Ancien Conseiller général de Montrouge
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