Choisir le vote Emmanuel Macron

Comme pour tant de Français, et tant de socialistes, cette campagne présidentielle est le résultat d'un échec.
C'est d'abord l'échec du quinquennat de François Hollande. C'est ensuite l'échec du Parti socialiste qui ne s'est pas préparé à cette élection, ses dirigeants ayant décidé de promouvoir la seule candidature de François Hollande en dépit du rejet dont il faisait l'objet. En conséquence, la primaire de la gauche organisée au mois de janvier dernier ne laissait pas de temps au candidat désigné pour mener la campagne.
 
Benoît Hamon, une fois élu candidat par les électeurs de la primaire citoyenne, s'est précipité pour rassembler les Verts et les Insoumis oubliant au passage les socialistes qui n'avaient pas voté pour lui. Au final, il a perdu sur les deux tableaux. Il n'a pas attiré les Insoumis mais a perdu la plupart des socialistes.
 
A la recherche d'un pôle très à gauche, il a maintenu son programme des primaires considérant que ce premier vote avait tout tranché. Ce faisant, il a braqué nombre de militants et d'électeurs socialistes qui ne sont pas prêts à accepter un programme dont la mise en œuvre se traduirait par des dizaines de milliards de dépenses supplémentaires et donc par autant d'impôts. Le matraquage fiscal sous les deux derniers quinquennats a conduit au "ras-le-bol fiscal" dont parlait Pierre Moscovici, pourtant ministre de l'économie de Hollande.
 
Mais alors pour qui voter ?
 
Jean-Luc Mélenchon exprime l'exaspération de nombre de Français devant l'échec des politiques conduites ces dernières années. Mais avec lui, les dépenses budgétaires seraient relevées à un niveau jamais atteint. Ne parlons pas de ses orientations en matière de politique étrangère et du jeu dangereux qu'il propose pour l'Europe.
 
Mais alors pour qui voter ?
 
Evidemment, pas pour Marine Le Pen dont le projet repose sur le rejet de l'autre, la xénophobie et la sortie de l'Europe qui laisserait la France de 66 millions d'habitants seule face au reste du monde.
 
 Pas plus pour François Fillon dont le programme d'économies budgétaires et de réduction des emplois publics plongerait le pays dans la récession. Sa radicalisation le rapproche de plus en plus de Marine Le Pen.
Ajoutons qu'à la suite des affaires dont il est le seul responsable (emplois fictifs à des salaires indécents de sa famille avec des fonds publics, cadeaux acceptés dont les montants sont exorbitants, etc.) François Fillon, en s'en prenant à la justice puis aux médias ne s'est pas montré le meilleur défenseur de la démocratie. Ces deux institutions contribuent au bon fonctionnement de la démocratie. Un candidat à la présidence de la République devrait nous dire comment les conforter et non pas les dénigrer publiquement.
 
Mon choix de vote se porte sur Emmanuel Macron. Il n'est pas à gauche, il le dit lui-même. Il n'est pas de droite, c'est ce qu'il dit aussi. Il faudra qu'il le montre. En revanche, il a montré jusqu'à présent qu'il est un démocrate.
Il peut aussi être un rempart contre l'extrême-droite et la droite extrême.
Espérons, s'il est élu président, que le dialogue prévaudra, qu'il n'oubliera pas qu'il y a dans notre pays des millions de gens pour lesquels la vie est difficile, la recherche ou la préservation d'un emploi aussi, que les fins de mois obligent à des comptes difficiles.
Le développement et la modernisation de notre économie ne doivent pas peser sur les épaules des plus faibles et des classes moyennes comme ce fut le cas ces dix dernières années.
 
Alors ce vote est pour moi un choix par défaut, un vote de raison, sans adhésion à l'ensemble des mesures présentées par Emmanuel Macron.
Mais c'est un choix résolu.

A propos Wilfrid Vincent

Président du Groupe La Gauche à Montrouge Ancien Conseiller municipal de Montrouge Ancien Conseiller communautaire de la Communauté Châtillon-Montrouge Ancien Conseiller général de Montrouge
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