Douze militants ont choisi la grève de la faim pour unir la gauche et la faire gagner à la présidentielle de 2022 à travers la Primaire Populaire.
Certes, la gauche est divisée. Certes, cette division annonce un échec retentissant pour la gauche. Mais comment ces militants ont-ils pu imaginer de recourir à la grève de la faim pour aboutir à l’union ?
La grève de la faim ne peut en aucun cas être utilisée dans le cadre d’un débat démocratique. Elle devient, au contraire, une arme anti-démocratique. Si chacun à gauche applique la même méthode, que se passera-t-il ? Ceux qui sont partisans de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, comme seul représentant de la gauche, devront-ils faire la grève de la faim pour s’opposer aux douze militants ? Ceux qui pensent que seul Yannick Jadot peut représenter la gauche devront-ils eux aussi faire la grève de la faim, etc ? Le dernier mot reviendrait à celui qui ferait grève le plus longtemps ?
Bref, la grève de la faim deviendrait l’argument ultime du débat ?
La démocratie, c’est l’analyse, le dialogue, le débat, l’échange d’arguments et certainement pas une pression extrême comme avec cette grève.
Par ailleurs comment imaginer qu’à trois mois de l’élection, la gauche va désigner un candidat de rassemblement, c’est à dire un candidat qui représentera un projet commun à l’ensemble de la gauche.
Parmi ces 12 militants, un député européen qui a déjà utilisé ce procédé dans le cadre de son mandat pour dénoncer le budget européen. Son action, leur action n’est rien d’autre qu’un déni du débat démocratique. Ils remplacent le libre débat et l’argument par l’émotion et la violence de la grève de la faim.
Cette grève de la faim n’a aucune chance d’aboutir mais elle médiatise une méthode d’intervention qui n’est pas acceptable dans le débat politique.