La RATP et sa régie publicitaire Métrobus ont censuré une campagne d’affichage pour un concert des « Prêtres » au bénéfice des chrétiens d’Orient. La RATP a refusé la mention « au bénéfice des chrétiens d’Orient et de l’œuvre d’Orient ».
Pour la RATP, le motif, exposé dans un communiqué de presse du 1er avril, est simple : « dans le contexte d’un conflit armé à l’étranger et malgré les atteintes dont sont victimes un certain nombre de minorités dans les pays concernés, le principe de neutralité du service public qui régit les règles de fonctionnement de l’affiche par Métrobus, trouve en effet dans ce cas à s’appliquer ».
Surréaliste. La RATP n’est pas capable de distinguer les victimes des bourreaux. Elle ne sait pas reconnaître ceux qui sont convertis de force, expulsés de leur foyer, spoliés, violés, assassinés. Elles ne sait pas les différencier de ceux qui, armés, assassinent les chrétiens non armés.
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est prononcé à plusieurs reprises pour la sécurité des chrétiens d’Orient. La diplomatie française a clairement dénoncé les violences dont ils sont victimes. Mais la RATP n’y voit rien qu’une situation de conflit.
Tout juste consent-elle à déclarer que « dans l’hypothèse où notre position juridique serait contestée, la RATP en assumera toutes les conséquences en ouvrant ses espaces publicitaires« . En bref, la régie nous annonce qu’elle appliquera une éventuelle décision de justice. Il faut donc espérer que la justice viendra rappeler à la RATP le principe de solidarité humaine.
Dans un nouveau communiqué de presse du 4 avril, la RATP en rajoute en soulignant la difficulté qu’il y a à appliquer les principes de laïcité. Mais en quoi un concert au profit des chrétiens d’Orient massacrés remet-il en cause la laïcité ? Qui peut-il heurter?
Le concert aura lieu le dimanche 14 juin à 16h00
à l’Olympia à Paris
au bénéfice des chrétiens d’Orient