« J’ai été élu sur la base de ces réformes »

Lors de son interview à CNN, ce mardi 19 septembre, le Président Macron s'exprimant à propos des ordonnances sur la loi travail a déclaré : J'ai expliqué ces réformes, j'ai présenté ces réformes durant des semaines et des semaines et j'ai été élu sur la base de ces réformes.
Non au Front National
Emmanuel Macron a été élu, voici un point incontestable. Il a même été élu avec 66% des voix contre 34% à Marine Le Pen. Et c'est ce qui change tout.

 

S'il ne fait pas de doute que parmi les voix qui se sont portées sur E. Macron un certain nombre approuvait les réformes annoncées par le candidat, il ne fait pas non plus de doute qu'un au moins aussi grand nombre a voté Macron uniquement pour assurer l'échec de la candidate du Front National.
De la loi El Khomri aux ordonnances
Je fais partie de ceux qui ont, dès le premier tour, voté Macron. Pas par adhésion à son projet mais seulement en considérant que les autres programmes étaient pires. On est donc bien loin de l'adhésion aux réformes proposées par E. Macron. En particulier, je n'ai voté ni au premier, ni au second tour, pour une nouvelle réforme de la loi travail. J'étais, comme des millions de Français, opposé à la loi travail dite loi El Khomri. Je ne peux pas, aujourd'hui, approuver des ordonnances qui accentuent tous les travers de la loi El Khomri. D'autant moins que la méthode, celle des ordonnances, n'est pas un modèle de pratique démocratique.
 
La démocratie ne se fait pas dans la rue
Le président de la République ajoute que la démocratie ne se fait pas dans la rue. Nous en sommes d'accord. Encore faut-il tenir compte de ceux qui manifestent dans la rue ou autrement. C'est un droit constitutionnel. Et il ne suffit pas de les respecter. Il faut aussi en tenir compte. Les résultats d'Emmanuel Macron sur les deux tours de la présidentielle montrent qu'un rassemblement s'est fait non pas autour de son projet, mais sur la défense des valeurs de la République, de la démocratie.
 
Ne pas diviser mais rassembler
Les Français avait déjà exprimé un tel rejet de l'extrême-droite par l'élection de Jacques Chirac en 1995 avec 82% des voix. Jacques Chirac, fort de ce score inégalé, en avait conclu qu'il pouvait s'affranchir de toutes contraintes. Le refus de prendre en compte la pluralité des votes qui s'étaient portés sur lui a fortement contribué à la désillusion des Français vis-à-vis de la politique.
 
L'extrême-droite progresse
L'actuel président de la République ne doit pas oublier cette leçon. D'autant plus que si J. Chirac avait obtenu 82% des voix, E. Macron n'en obtient "que" 66%. Il ne doit pas diviser les Français, diviser les voix qui se sont portées sur lui, mais au contraire les rassembler.

A propos Wilfrid Vincent

Président du Groupe La Gauche à Montrouge Ancien Conseiller municipal de Montrouge Ancien Conseiller communautaire de la Communauté Châtillon-Montrouge Ancien Conseiller général de Montrouge
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