Mai sera-t-il le mois européen? Après la commémoration du 8 mai 1945 date qui marque le début du chemin pour la construction européenne. Après la journée de l’Europe du 9 mai, le 25 mai aura lieu, dans la plupart des pays membres, l’élection du Parlement européen.
Pourtant un réel désenchantement semble frapper nombre de Français vis-à-vis de l’Europe. Un peu plus de la moitié, à peine 51%, aurait confiance dans l’Union européenne.
L’Europe a sans aucun doute déçu mais est-elle responsable de tous nos maux?
Pour cette courte note, je me limiterais à une réflexion sur la question de l’emploi, question majeure comme nous l’ont rappelé les électeurs lors des élections municipales de mars.
L’Europe est-elle responsable du chômage? Si c’était le cas, pourquoi d’autres pays européens enregistrent-ils de meilleurs résultats que nous en matière d’emploi ?
L’Europe est-elle responsable des délocalisations d’entreprises? Ce n’est pas l’existence de l’union européenne qui pousse des entreprises françaises a s’installer au Maghreb, en Chine ou en Malaisie. D’autres entreprises encore font le choix de s’installer, au sein de l’Europe, dans les pays à bas coup de main d’œuvre.
Derrière ces délocalisations, la question est que faisons-nous et que fait l’Europe pour l’emploi en France?
Nous vivons aujourd’hui les conséquences d’un choix fait il y a plus de 20 ans celui de la désindustrialisation. L’idée, à l’époque, était de laisser à l’Allemagne l’industrie, à la Grande-Bretagne la finance et de spécialiser la France dans les services. De ce fait, nous avons abandonné toute politique industrielle, toute ambition dans ce domaine.
En France, le gouvernement de la gauche veut reconstruire une industrie française. Ce qui a été défait en 20 ans ne peut pas être refait en 2 ans. Il faut « laisser du temps au temps » disait François Mitterrand. Il y a cependant urgence. Il faut que la France se mobilise sur cet objectif.
Mais il appartient aussi à l’Europe de s’engager sur une politique industrielle à l’échelle de l’Union. L’Europe a déjà entrepris de développer une politique de la recherche et de l’innovation. Mais en ce qui concerne la politique industrielle, elle est marquée par une interprétation restrictive des traités européens et une vision très libérale de la concurrence et de l’économie.
Cette vision, c’est celle de la majorité actuelle du Parlement européen, c’est celle de la droite européenne partagée par la droite française.
Le vote du 25 mai sera l’occasion pour nous, Français et socialistes, de porter une nouvelle majorité au Parlement, d’amener une nouvelle figure à la tête de la Commission européenne, un socialiste, 20 ans après Jacques Delors.
Le 25 mai sera l’occasion de promouvoir une autre vision de la politique industrielle et de l’économie et de l’emploi.