Tribune : des médecins réclament «le masque obligatoire» dans les lieux publics clos – Le Parisien, 11 juillet 2020
Masqués mais en liberté !
« La première vague du Covid-19 est passée, avec toutes les conséquences humaines, économiques et sociales que nous connaissons. Pour nous tous, la tentation est grande et compréhensible de reprendre une vie normale, d’oublier le virus, de profiter de l’été, des plages, des soirées entre amis et de la proximité retrouvée. Malheureusement le virus, lui, ne nous oublie pas, et cherche encore à se répandre partout où il le peut. La moitié des habitants de la planète ont été confinés il y a peu, plus de 500 000 personnes sont décédées dans le monde dont 30 000 en France. Lire la suite de la tribune dans le Parisien
Les manifestations rassemblant de centaines ou des milliers de personnes se multiplient. Les organisateurs et les autorités semblent considérer que le rappel des mesures des prévention et le civisme de tous suffisent largement. Évidemment, non. Il faut rappeler que l’explosion de l’épidémie en France a commencé à Mulhouse avec un rassemblement religieux de quelques milliers de personnes. Il y a ces jours-ci des dizaines de réunions de ce type. Par exemple, le Puy du Fou en Vendée, à Nice le concert de The Avener, le 11 juillet, à Paris avec le feu d’artifice de la ville, pour le 14 juillet, etc.
Le meeting tenu par D. Trump à Tulsa Arizona le 21 juin dernier a fait l’objet de nombreuses critiques en raison du risque de propagation de l’épidémie qu’il représentait. Le nombre de Covid-19 déclarés à Tulsa a explosé 15 jours après le meeting. Nous sommes en train de faire les mêmes erreurs. Nous nions la réalité, nos ministres en tête.
Les signaux d’alerte sont là : le To, taux de contamination par personne, qui dépasse 1, soit le signe d’une augmentation de l’épidémie. Autres signes, les traces de coronavirus dans les eaux usées de Paris; le nombre de consultations pour suspicion de Covid.
Chacun est responsable de ses actes mais l’État est responsable de la sécurité sanitaire dans le pays. La responsabilité individuelle est manifestement en recul, l’État reste très passif. Ce manque de réaction laisse au coronavirus la possibilité de lancer une seconde vague. Le gouvernement refera-t-il les erreurs des mois de février et mars ? Maintien du match Lyon-Turin à Lyon le 26 février. Maintien de la campagne électorale et du 1er tour le 15 mars. L’expérience a montré qu’une fois la vague lancée, il faut plusieurs semaines pour la stopper.
Le gouvernement va-t-il prendre des mesures pour éviter la seconde vague ou attendra-t-il qu’elle soit là ?