Le second tour des élections municipales pourrait avoir lieu le dimanche 28 juin sous réserve des recommandations du Conseil scientifique.
Ils ont oublié le 1er tour
Certains élus considèrent que c’est possible puisque si on est capables d’ouvrir les écoles, les collèges, les lycées, les commerces, je ne vois pas au nom de quoi le deuxième tour ne pourrait pas se tenir en juin selon Christian Jacob, président des Républicains.
C’est ce même Christian Jacob qui, lors du premier tour, refusait, le 12 mars, le report de l’élection puisque si c’était le cas, c’est un coup d’Etat, c’est un coup de force institutionnel, c’est l’utilisation de la crise sanitaire pour éviter une débâcle électorale. Dans les jours qui suivirent, les cas de contamination au coronavirus et le nombre de morts explosaient.
D’autres élus, à l’image de Rémi Féraud, président du groupe PS au Conseil de Paris estime, tout en attendant l’avis du Conseil scientifique, que Oui, il n’aurait pas fallu tenir le premier tour dans les conditions où on l’a tenu. Cependant, il ne faut pas regarder l’épidémie dans le rétroviseur, mais en perspective. Avec des précautions comme le gel, les masques et les gestes barrières, on peut organiser un 2ème tour sécurisé en juin. C’est déjà ce que disait le Conseil scientifique et le Gouvernement lors du premier tour. On a vu le résultat. Des maires, des conseillers municipaux ont contractés le virus, certains en sont morts.
Ils osent
Enfin, des élus – Christian Estrosi de Nice, Anne Hidalgo de Paris, Martine Vassal de Marseille – osent lancer un appel « pour la fin du déconfinement de la démocratie » et tenir le second tour des élections dès le mois de juin au mépris de toute préoccupation sanitaire. Comme si la démocratie était en péril. Et comme si nous pouvions faire l’impasse sur les 27 000 morts en France, sans compter ceux des autres pays. On peut se demander si certains n’ont pas quelques arrières pensées politiciennes pour prendre une telle position.
Une étude, rapportée par Le Monde, conclut que la tenue des élections le 15 mars dernier n’a pas été un vecteur d’accélération de la transmission du virus même si des assesseurs ont pu être contaminés voire en mourir.
Ils n’ont pas oublié le 1er tour
Des élus locaux ont une toute autre vision. La raison, certains de leurs candidats ou de leurs militants ont bien contracté le virus et quelques-uns en sont morts. Il ne faut, en effet, pas oublier que les élections ne se résument pas aux deux tours de scrutin. Chaque journée de vote est précédée d’une campagne électorale durant laquelle les candidats et les militants qui les soutiennent vont à la rencontre des habitants sur les marchés, en faisant du porte-à-porte, dans les rues, etc. Et ce sont là, pendant plusieurs semaines, des centaines de milliers, des millions de contacts qui se font. Si les bureaux de vote peuvent être « relativement » sécurisés, il n’en est pas de même des milliers de campagnes électorales menées dans les villes.
Le principe de précaution
Personne ne sait s’il y aura une deuxième vague de contamination. En revanche, aujourd’hui, l’épidémie n’est pas éteinte. Maintenir le second tour est prendre un risque inutile. Reporter les élections à l’automne, voire l’an prochain ne mettra pas la démocratie en péril et permettra aux conseils municipaux qui n’ont pas été renouvelés le 15 mars dernier de fonctionner normalement.
Le principe de précaution dont se targuent beaucoup des élus demandeurs d’un second tour dès le mois de juin et la leçon du 1er tour devrait conduire à reporter les élections.