François Fillon condamne les violences commises dans ses meetings à l'encontre des journalistes et il ajoute : "simplement j'invite ces journalistes à se poser la question: pourquoi est-ce que dans les meetings il y a une crispation à leur égard? Chacun doit se poser des questions" (Le talk du Figaro du 11 avril).
Peut-être devrait-il réfléchir à ses propres responsabilités. Les journalistes n'ont pas inventé les affaires dans lesquelles il s'est englué.
Ces propos sont indignes et irresponsables de la part d'un candidat qui brigue la présidence de la République. L'argument pourrait d'ailleurs lui être retourné. Des personnes tentées par la violence à son encontre au motif de ses agissements n'en auraient pas raison pour autant : elles seraient condamnables sans restriction.
Il appartient à F. Fillon de contrôler son propre service d'ordre. Il lui appartient de ne pas désigner les journalistes à la vindicte de ses partisans. En attaquant les médias, Fillon ne masque pas ses turpitudes. Il met en cause un des fondements de la démocratie.
Samedi 8 avril, lors de son meeting à la Porte de Versailles, François Fillon déclare : " Je ne vous demande pas de m'aimer, je vous demande de me soutenir, il ne s'agit pas de choisir un copain, il s'agit de choisir un président". C'est exactement cela.
Nous ne demandons pas à un président de la République d'être aimable, ni d'être un copain mais d'être honnête; de ne pas salarier sa femme pour 10000€ par mois, de ne pas salarier ses enfants pour 3000€ par mois, de ne pas accepter en cadeau des costumes à 6000€, de ne pas accepter en cadeau des montres à plus de 10000€.
C'est effectivement un président dont la France a besoin, c'est à dire une femme ou un homme qui trace un chemin pour le pays et en qui les Français pourront placer leur confiance. Tel n'est pas monsieur Fillon.