Plan de mobilité de Montrouge

La ville de Montrouge interroge les Montrougiens sur le futur plan de mobilité dans le cadre de ce qu’elle appelle « la démocratie participative ».

C’est a priori une bonne initiative. Mais malheureusement, le diable se cache dans les détails et dans cette enquête, les détails qui viennent contredire le principe de la démocratie participative sont nombreux.

Pour participer à l’enquête, il faut d’abord s’inscrire sur le site de la ville.

Et là, première surprise, on peut mettre n’importe quel nom, n’importe quelle ville d’habitation pour participer. Autrement dit, à l’issue de l’enquête, il sera impossible de savoir si ceux qui ont répondu sont tous montrougiens, ou si une majorité provient d’autres villes.

De plus, une personne peut s’inscrire plusieurs fois et donc remplir plusieurs questionnaires.

Une fois l’inscription faite, il faut trouver la page de l’enquête : pas forcément évident. On constate alors que la ville a été découpée en 5 quartiers et que chaque questionnaire ne porte que sur un quartier. Les questions ne portent que sur le quartier que vous avez choisi. Il n’y en a aucune sur l’ensemble du plan de mobilité, comme si chacun ne circulait que dans son quartier sans se déplacer dans Montrouge pour ses diverses activités.

Habituellement, dans ce type d’enquête, plusieurs questions sont ouvertes et permettent de déposer des réponses plus complètes que Oui ou Non. Dans l’enquête de Montrouge, pas de questions de ce type.

Au final, cette enquête est quasi exclusivement orientée pour valider les décisions de la ville : vitesse limitée à 30 km/h, mise en sens unique de l’avenue de la République, mise en sens unique de nombreuses voies de circulation et surtout création de bandes ou de pistes cyclables partout, avec les suppressions de places de stationnement qui vont avec.

Le plan de mobilité de Montrouge est l’exacte reproduction du modèle de la ville de Paris. Il obtiendra vraisemblablement le même résultat avec les mêmes difficultés qui apparaissent déjà dans la capitale : multiplication des embouteillages, impossibilité de stationner les voitures sur la plupart des voies, fermetures de commerces qui ne seront plus accessibles.

Bref, avec une telle méthode et selon les questions posées, le résultat n’a aucune valeur statistique et donc aucun intérêt. Manifestement, cette enquête ne permettra pas aux Montrougiens de donner leur avis. Elle n’est que de l’affichage démagogique et se prête à toutes les manipulations. Elle est le contre-exemple de ce que doit être la démocratie participative.

A propos Wilfrid Vincent

Président du Groupe La Gauche à Montrouge Ancien Conseiller municipal de Montrouge Ancien Conseiller communautaire de la Communauté Châtillon-Montrouge Ancien Conseiller général de Montrouge
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