Journée sans voiture 2020. Que prendre ? voiture ou vélo ?
Dimanche 27 septembre, 16h, paquet encombrant et fragile à transporter, donc départ en voiture pour une course dans Paris, dans le quartier de Montparnasse. Arrivé porte d’Orléans, barrage. C’est la journée sans voiture, aucun véhicule ne passe, en tous cas pas les banlieusards comme moi.
Donc, en route pour un centre commercial en banlieue. Très gros trafic. Normal, puisque toute la circulation banlieue Paris est repoussée sur le périphérique, l’A 86 et toutes les voies qui permettent de contourner la capitale.
Retour vers 18h30 sur Montrouge. L’interdiction d’entrer dans Paris est levée depuis 18h. C’est à partir de ce moment que les Parisiens de retour de la campagne rentrent chez eux à bord de leurs beaux 4×4.
Cette journée sans voiture, un vrai succès.
Dès lundi, à vélo
Ne doutons pas que dès lundi, les Parisiens reprendront leur vélo dont on essaye de nous faire croire qu’il devient un des principaux moyens de transports dans Paris. Ainsi, le nombre de passages en vélo, devant des compteurs automatiques, a augmenté de 71% selon Vélo & Territoires depuis le déconfinement par rapport à la même période de l’année 2019. Il est à noter que ces résultats sont enregistrés sur quelques grands boulevards du centre de Paris et partent d’un trafic très modéré jusqu’à ce printemps.
Mais il est à douter que nous aurions des résultats aussi élevés sur les pistes cyclables créées aux portes de Paris. A Montrouge, comme dans d’autres villes limitrophes de Paris, des pistes cyclables ont été installées sur les couloirs de bus, réduisant les voies pour les bus et les voitures et augmentant ainsi les embouteillages. En revanche, le nombre de vélos reste relativement réduit.
Pas de voiture, sauf la mienne
Pour ce qui est du vélo, un récent sondage de l’IFOP révèle que deux-tiers des habitants des grandes villes (plus de 100 000 habitants) souhaitent que la place de la voiture soit « énergiquement » réduite dans leur ville. Mais le sondage nous indique aussi que 63%, soit quasiment les deux-tiers expriment un fort mécontentement à l’égard des conditions actuelles de circulation. Ils sont 69% soit plus des deux-tiers à exprimer le même fort mécontentement contre le stationnement. Comme quoi, certains sont d’accord pour supprimer les voitures mais la leur.
De l’individualisme
Ce paradoxe me rappelle l’intervention d’un Montrougien qui, il y a deux ans, lors d’une consultation sur l’aménagement d’une grande voie de Montrouge, souhaitait que les véhicules garés dans les parkings d’immeuble ne puissent pas franchir les pistes cyclables pour en sortir. Mais un peu plus tard dans la soirée, il demandait à pouvoir garer son véhicule sur ces mêmes pistes cyclables afin de pouvoir installer les vélos de la famille sur la galerie quand il part en week-end. Il affichait ses revendications sans aucune honte. Cet égoïsme ne disait rien d’autre que « je veux tous les droits pour moi et aucun pour les autres ». L’individualisme poussé à ce point constitue une véritable performance.
Espérons que cette tendance à l’individualisme, au refus de considérer non seulement les besoins des autres, mais tout simplement les autres ne sous-tende pas la politique de déplacement dans nos villes.