Des primaires pour la présidentielle de 2017

A droite, l’ex UMP maquillée en « Les Républicains » a décidé d’organiser des primaires pour désigner son candidat à l’élection présidentielle de 2017. Nicolas Sarkozy, ancien président de la République y participera comme tous ceux qui veulent être candidat. La principale inconnue de ces primaires est le mode d’organisation favorisant soit la participation des adhérents des « Républicains » soit le plus grand nombre de sympathisants de la droite. Suivant le corps électoral mobilisé, le candidat désigné ne serait pas le même.
A gauche, les choses semblent plus complexes. Certains considèrent, sans trop le dire, que le président de la République, François Hollande, est le candidat « naturel ».  D’autres, au sein du parti socialiste, comme le député Jean-Patrick Gille dans un tweet de nouvel an, rappellent que les statuts prévoient que le candidat du Parti socialiste est désigné dans le cadre d’une primaire.
L’article 5.3.1 des statuts du PS, dispose que le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de primaires citoyennes. C’est à dire ouverte à l’ensemble des citoyens adhérent aux valeurs de la République et de la gauche. Il est ajouté que ces primaires sont organisées conjointement par les formations politiques qui souhaitent y participer.
Plusieurs personnalités de gauche, non membres du Parti socialiste, ont lancé, dans le numéro du lundi 11 janvier 2016, un appel à l’organisation de primaires pour rassembler la gauche.
L’appel du 11 janvier pour une primaire à gauche:
Le principal argument, susurré  par les tenants de la désignation d’office de François Hollande comme candidat, est le principe de légitimité. Il ne convient pas de soumettre le président de la République sortant en concurrence avec d’autres candidats. Le principe même du refus de la compétition repose sur l’idée que la primaire est déjà une remise en cause du bilan de président sortant. C’est ce même argument qu’avait utilisé Nicolas Sarkozy pour être le seul candidat de la droite en 2012.
Il faut souligner que les statuts du PS, y compris l’article 53.1, ont été votés en octobre 2012, c’est à dire après l’élection de François Hollande. L’idée de primaires à gauche semblait, à ce moment, suffisamment pertinente pour la prévoir pour 2017. Qu’est-ce qui, depuis, a pu faire changer d’avis les tenants de la désignation d’office ?
D’une certaine façon, François Hollande est, aujourd’hui, dans une situation similaire à celle de Nicolas Sakozy à l’annonce de 2012. Le bilan, jugé sondage après sondage, est largement négatif. Le président sortant est annoncé battu dans pratiquement tous les cas de figure. L’exception est celle d’un second tour l’opposant à Marine Le Pen. L’autre point commun est que la gauche, aujourd’hui, comme la droite hier, a explosé. Les élections départementales et plus encore les élections régionales l’ont démontré. Le  rassemblement qui allait du PRG au Front de Gauche n’est plus qu’une illusion.
Le choix de la poursuite d’une politique économique et sociale qui n’obtient pas le soutien de la gauche, certaines mesures annoncées – comme la déchéance de la nationalité – qui accentuent les divisions au sein des partis et de l’électorat de gauche ne permettent sans doute plus d’organiser des primaires qui risqueraient de se réduire à la participation d’une petite fraction de l’électorat de gauche.
Malheureusement, ce refus des primaires risque de conduire à une nouvelle similitude avec la situation de Nicolas Sarkozy en 2012: l’échec à l’élection présidentielle.

A propos Wilfrid Vincent

Président du Groupe La Gauche à Montrouge Ancien Conseiller municipal de Montrouge Ancien Conseiller communautaire de la Communauté Châtillon-Montrouge Ancien Conseiller général de Montrouge
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