A chaque fois, c’est la République qui est attaquée. A chaque fois, ce sont ses principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de solidarité qui sont pris à partie. C’est son esprit laïque qui est mis en cause. A chaque fois, ce sont ses défenseurs qui sont pointés du doigt.
Face à ces attaques répétées et convergentes, il y a urgence. C’est pourquoi nous avons décidé de réagir collectivement en unissant nos forces, celles de tous ceux qui refusent de baisser les bras face aux atteintes contre la République et ses principes. Les principes qui forment notre commun, par-delà nos différences.
Il y a quelques années encore, la laïcité était comme l’air que nous respirons, une évidence. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Remise en cause de toutes parts, manipulée à des fins politiques par certains, attaquée à des fins religieuses par d’autres, ignorée de beaucoup par indifférence, elle ne semble plus défendue que par quelques-uns, dont nous sommes bien évidemment. Mais nous voulons plus et mieux. Nous voulons qu’elle redevienne l’affaire de tous et de chacun, qu’elle reprenne toute sa place au coeur de notre contrat civique et social.
Si nous-mêmes venons de la gauche et sommes soucieux de son état actuel — et plus encore de l’éloignement de certains, en son sein, par rapport à ces principes républicains — , notre démarche s’adresse à tous. Elle n’entend pas nier les différences, nombreuses, d’appréciation ou d’orientation politique. Il nous paraît néanmoins indispensable de repartir du fondement même de notre contrat civique et social : la politique doit redevenir première et primordiale si l’on veut à nouveau pouvoir débattre librement et efficacement des options possibles et souhaitables de notre politique économique et sociale notamment.
Le temps est donc venu de l’affirmation de principes, clairs, précis et déterminés, de principes pour l’action. Une action de citoyens libres et souverains en faveur de la laïcité et, au-delà, de la République.
Pour nous, la Nation est à la fois une histoire et un destin communs. C’est le contrat civique et politique qui se noue dans ses grandes heures comme au quotidien, par l’adhésion sans cesse renouvelée de chacun de ses membres à ses principes. Elle ne se conçoit qu’au travers du lien étroit et indéfectible avec la citoyenneté, dans le droit du sol et la souveraineté pleine et entière de la communauté des citoyens qui la composent.
Pour nous, l’universalisme se déduit des aspirations à une humanité commune, des luttes pour la même liberté au sein de chaque peuple, dans chaque société, en faveur de chacun. Il ne vient jamais s’imposer en surplomb et uniformément, partout et à tous.
Pour nous, le combat contre le racisme, l’antisémitisme ou tout autre préjugé à raison du sexe, de l’origine, de la couleur de la peau, de l’orientation sexuelle, de la religion ou de la culture est sans répit ni repos. Toute discrimination à raison de l’identité de la personne est par définition antirépublicaine et antilaïque. Contre l’assignation identitaire, contre l’alibi des diffé- rences prétexte à la différence des droits, il y a la République.
Pour nous, le principe de l’égalité entre hommes et femmes, et plus encore le combat permanent pour sa réalisation effective, sont au fondement des sociétés modernes. Ils ne sau- raient être remis en cause pour des raisons de coutume, de croyance ou d’opinion.
Bassem Asseh, cadre du secteur privé, adjoint PS à la maire de Nantes. Pierre Bouchacourt, cadre du secteur privé. Fatiha Boudjahlat, secrétaire nationale du MRC. Laurent Bouvet, professeur de science politique, Université Versailles Saint-Quentin en Yvelines. Frédérique Calandra, maire PS du 20ème arrondissement de Paris. Gilles Clavreul, haut fonctionnaire. Marc Cohen, journaliste à Causeur. Jérôme-Olivier Delb, architecte, animateur du blog « L’abeille et l’architecte ». Adrien Dubrasquet, étudiant, élève à l’ENS de la rue d’Ulm. Amine El Khatmi, adjoint PS à la maire d’Avignon. Denis Maillard, cadre du secteur privé. Valérie Maupas, adjointe PS au maire du 14ème arrondissement de Paris. Yael Mellul, fondatrice de l’association Femme & Libre. Jean-Marc Mojica, avocat au Barreau de Paris. Denis Moscovici, dirigeant d’entreprise. Simon Olivennes, étudiant, élève à l’ENS de la rue d’Ulm.