Le président de la République considère qu’il a été élu pour mettre en œuvre un pacte comprenant des réformes du marché du travail, de la SNCF, des retraites, de l’école, etc.
Passons rapidement sur lesdites réformes qui n’avaient pas été annoncées dans leur contenu comme elles ont été mises en œuvre. Par exemple, l’école, personne ne nous avait dit que le dédoublement des classes de CP en zone prioritaire se feraient en surchargeant les autres CP.
En revanche, il faut rappeler au président que la moitié de ses électeurs, dont j’ai fait partie, n’ont pas voté pour lui, ni pour son pacte, mais contre Marine Le Pen.
Il faudrait que le président de la République le comprenne et en tienne compte. Sinon, le risque est grand que ceux qui ne veulent plus que leur vote anti- Front National soit utilisé pour faire une politique dont ils ne veulent pas (Chirac, Macron) ne finissent par s’abstenir.
Que les candidats à la prochaine élection présidentielle ne tablent pas sur un vote anti-Le Pen ou anti-Front National. Il faut qu’il regarde le recul de ce vote : 82,2% pour Chirac en 2002, 66,1% pour Macron en 2017. Un sondage donne 56% à Macron contre Le Pen au second tour de la présidentielle 2022. Un autre sondage donne accorde 55% à Macron.
Il serait temps de comprendre que le Front National, rebaptisé Rassemblement National, n’est plus la garantie de l’élection pour le candidat démocrate qui lui sera opposé.
Depuis 1983, date de la première campagne « réussie » du Front National en prenant la mairie de Dreux, la plupart des responsables politiques ont joué avec ce parti pour s’en servir de repoussoir. Si la lutte contre les idées du Front National est impérative, il est tout aussi indispensable que les partis politiques de l’arc démocratique préparent des programmes qui répondent aux attentes de tous les Français et, pour ceux qui sont élus, qu’ils respectent leurs promesses et leurs électeurs dans leur diversité.