Wilfrid VINCENT, La Gauche à Montrouge

Manifestation des motards en colère

 Ce samedi 2 octobre, des milliers de motards ont défilé du château de Vincennes à la Tour Eiffel pour protester contre les "zones à circulation restreinte" en vigueur depuis le 1^er juillet 2016. Il s'agit de l'interdiction de circuler dans Paris et sur le boulevard périphérique en semaine pour certains véhicules mis en circulation :

·      avant juin 1999 pour les 2 roues

·      avant janvier 1997 pour les voitures

·      avant octobre 1997 pour les utilitaires

La revue auto-moto a évalué le nombre de 2 roues immatriculés à 150 000 à Paris, 230 000 en proche banlieue et 250 000 en grande banlieue soit un total de 630 000 2 roues de plus de 125 cm3. 10000 2 roues sont immédiatement concernés.

Nous sommes tous conscients de la nécessité "d'assainir" l'air en région parisienne. Mais la mesure prise par Paris est-elle vraiment la bonne?

On peut s'interroger sur une interdiction qui vise des véhicules d'un certain âge alors que d'autres récents, extrêmement pollueurs, peuvent continuer à circuler simplement parce que leur propriétaire a payer un malus écologique.

On peut s'interroger sur une mesure prise par une ville dont la majorité est à gauche qui vise des propriétaires de 2 roues mais aussi de voiture dont beaucoup résident dans des banlieues mal desservies par les transports en commun et n'ont pas les moyens d'acheter un nouveau véhicule.

Les motards défilent contre les interdictions de circulation imposées aux véhicules âgés. A Paris, le cortège à défilé de la Bastille à la Tour Eiffel.

C'est, en quelque sorte, une préparation pour une manifestation plus importante le 2 octobre.

L'interdiction de circuler pour les véhicules d'un certain âge, voitures ou 2 roues, ne paraît pas susceptible d'améliorer la qualité de l'air en région parisienne. En revanche, elle paraît injuste en interdisant des véhicules qui, pour la plupart, appartiennent à des personnes à petits revenus alors que des véhicules récents, très pollueurs, pourront circuler.

Réussite pour le feu d'artifice de Montrouge.

Cette année, après les attentats qui ont touché Paris et Montrouge, la célébration du 14 juillet reprend tout son sens.Elle est une fête républicaine qui célèbre l'unité du peuple Français.

A Montrouge, c'est une foule nombreuse, gaie, pour un beau spectacle qui s'est rassemblée autour de la Mairie pour assister au feu d'artifice. Ensuite musique. Une bonne façon de commencer ce long week-end.

J'ai adhéré au PSU (Parti socialiste unifié) alors que Michel Rocard en était le Secrétaire général. En 1974, le PSU soutien la candidature de François Mitterand à la présidence de la République. Après les élections, Michel Rocard veut s'engager plus avant et propose de rejoindre le Parti socialiste. Il est mis en minorité et quitte le PSU pour adhérer au PS. Pour cette période, je retiens un souvenir : 1978, les élections législatives perdues. L'Union de la Gauche progresse depuis la présidentielle de 1974, elle est majoritaire en voix aux législatives 1978 mais minoritaire en sièges. La droite l'emporte à nouveau et semble indétrônable. L'abattement est grand dans les rangs de la Gauche. Les responsables socialistes se relaient pour expliquer les résultats mis aucun n'évoque ce qui est à l'esprit de tous: la défaite.  Michel Rocard intervient à son tour et parle comme seul Rocard sait parler, en disant les choses telles qu'elles sont. C'est une défaite de la Gauche. Mais il ne s'arrête pas là et invite la Gauche à reprendre le combat pour de prochaines échéances. Ce sera 1981 et la victoire de François Mitterand.

Un autre de mes souvenirs est la réunion publique que nous avions organisée à Montrouge avec Michel Rocard. L'affluence est telle qu'il faut sonoriser le hall et l'escalier du Centre administratif (l'actuel Beffroi). Plus de 1500 personnes sont venues l'écouter. Il faut reconnaître que la pensée de Michel Rocard n'est pas toujours aisée à comprendre. Il peut lui arriver d'avoir une approche "intellectuelle" des questions qu'il aborde. C'est le cas lors de cette réunion. Certains participants sortiront sans être sûr d'avoir parfaitement saisis tout ce qu'il a dit mais enthousiasmés et fiers qu'il se soit adressé à tous sans démagogie, sans baisser son niveau d'exigence intellectuelle.

Parole de vérité, la parole de Michel Rocard est aussi celle d'une conviction forte, de l'affirmation des principes et des valeurs du socialisme. Enfin, Michel Rocard c'est aussi une exigence morale qui fait trop souvent défaut.

Il m'est arrivé d'être en désaccord avec Michel Rocard. Au sein du PSU, comme du Parti socialiste, mes votes ont souvent été différents des siens. Mais l'homme, le militant était, est respectable. Il a tout mon respect.