Tourner sept fois sa langue dans sa bouche

Le 23 septembre 2020, le ministre de la santé annonçait la fermeture des bars et restaurants à Marseille pour lutter contre la remontée de l’épidémie dans cette ville.

La levée de boucliers a été immédiate. La présidente de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises des Bouches-du-Rhône) déclarait On a l’impression d’être stigmatisé. Le même terme revenait dans les propos du président de l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) Un ministre qui nous annonce à la télévision que nous n’allons plus exister dans quelques jours, parce que c’est exactement ce qui va se passer. C’est un désastre! Stigmatiser Marseille comme ils viennent de le faire, c’est une honte!

On peut comprendre l’émotion et l’opposition de commerçants, chefs d’entreprise qui voient avec angoisse une nouvelle période d’inactivité forcée avec tous les risques économiques que les fermetures comportent pour eux.

On comprend moins les déclarations tonitruantes et démagogiques venant d’élus qui devraient réfléchir et se renseigner avant de s’exprimer. Ainsi, la maire de Marseille twittait : Rien dans la situation sanitaire ne justifie cette annonce.

Pour son adjoint, la violence des annonces d’Olivier Veran envers Marseille n’est pas acceptable.

Le président de la région PACA n’était pas en reste twittant que fermer les bars et restaurants … c’est une punition collective.

Qu’en est-il un mois et demi après ? Le graphique publié par l’Agence régionale de santé (ARS) de la région PACA est malheureusement très parlant. Le pic de décès à l’hôpital durant la période mars-avril était de 163 personnes par semaine. Il est passé à 265. La remontée de la courbe est évidente dès la fin août, début septembre. C’est bien dans les Bouches-du-Rhône que le plus grand nombre de cas de contamination et de réanimation sont relevés.

Le reproche que l’on pourrait faire aux autorités sanitaires nationales est de n’avoir pas réagi plus fortement, plus tôt.

Les mesures de lutte contre le Covid ne doivent pas être prises quand on constate que le nombre de cas (contaminations, hospitalisations, réanimations, décès) est élevé mais avant qu’il s’élève.

A propos Wilfrid Vincent

Président du Groupe La Gauche à Montrouge Ancien Conseiller municipal de Montrouge Ancien Conseiller communautaire de la Communauté Châtillon-Montrouge Ancien Conseiller général de Montrouge
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