Comment Anne Hidalgo est-elle arrivée à 2,5% dans les sondages ?
Sa première annonce, en tant que candidate, a été le doublement du salaire des enseignants (870 000 en France) sans pouvoir dire combien cela coûterait. Personne n’a cru à cette promesse mais par cette déclaration, elle a montré qu’elle n’avait aucune idée du coût de son projet présidentiel. C’est un manque total de préparation. Pas de quoi donner confiance.
Elle avait promis lors des municipales de 2020 qu’elle ne serait pas candidate à la présidentielle. Finalement, elle est candidate. C’était donc un mensonge, ce qui n’est pas le meilleur démarrage pour une campagne.
Elle a ensuite refusé de participer à la primaire citoyenne, ce qui était son droit le plus strict, avant d’annoncer qu’elle s’y engageait pour finalement la condamner. Par cette valse-hésitation, elle a montré qu’elle ne sait pas où elle va.
Les exemples d’une campagne mal préparée, mal conduite ne manquent pas mais ne suffisent pas à expliquer l’annonce d’un score qui se situerait en dessous de celui de Benoît Hamon en 2017 (6,36%).
En réalité le Parti socialiste et sa candidate payent aussi les 5 années de la présidence Hollande pendant lesquelles, le gouvernement a trop souvent mené une politique contre les salariés et en particulier contre les revenus modestes. Par exemple, avec la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires pour 9 millions de salariés dont beaucoup sont passés sous le SMIC. Dès le mois d’août 2013, Pierre Moscovici, ministre des finances de François Hollande, se disait sensible au ras-le-bol fiscal des Français. Les lois Macron et El Khomri ont aussi porté des coups durs à l’ensemble des salariés.
A la fin des 5 années de la présidence Hollande, le Parti socialiste avait perdu la présidence de la République, la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, des régions, des départements, des villes. Une vraie condamnation de la politique menée par les gouvernements Hollande et soutenue par le Parti socialiste.
Une telle succession de désastres électoraux aurait dû inviter le Parti socialiste à s’interroger sur les causes d’un rejet aussi massif. Il aurait pu se demander pourquoi tant de Français, et beaucoup de gauche, jugeaient que les gouvernements socialistes de F. Hollande avaient tout simplement trahi leurs engagements.
Le Parti socialiste n’a fait aucun bilan, se contentant d’expliquer qu’il ne fallait pas lancer des débats qui risquaient de le diviser.
Dans ces conditions, quelles raisons les Français, et plus particulièrement les électeurs de gauche ont-ils de croire qu’un nouveau mandat confié à la candidate du Parti socialiste se passerait différemment ?
Aujourd’hui, rien ne justifie que ceux à qui le Parti socialiste a tourné le dos pendant tant d’années lui refassent confiance.
Beaucoup attribueront la défaite à la seule Anne Hidalgo. Elle prend sa part mais elle est loin d’être la seule responsable.