Au premier tour de l’élection présidentielle, j’ai choisi de voter pour Emmanuel Macron pour une seule raison. Des 12 candidats, il était le seul à pouvoir présider la France dans le désordre international né de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Au mois de mars, Poutine faisait peser sur l’Europe la menace du feu nucléaire. Le dictateur russe nous menace à nouveau en procédant à un essai de missile. Il menace également de positionner des missiles nucléaires face aux pays nordiques si ceux-ci rejoignent l’OTAN, ce qui ne changerait de fait rien aux … actuelles capacités de destruction des armes nucléaires russes, ni en plus ni en moins.
En revanche, les menaces nucléaires récurrentes de Poutine banalisent le risque d’emploi de telles armes à titre tactique ou stratégique. N’oublions pas qu’avant l’invasion de l’Ukraine, la plupart des observateurs européens ne croyaient pas aux menaces de guerre de Poutine… et pourtant.
Dans ce contexte, Emmanuel Macron est le seul, au second tour comme au premier, à avoir les qualités pour exercer les fonctions de président.
Mon vote pour le premier tour n’était pas aveugle. Il n’était en aucun cas une approbation de son programme économique et social. C’était déjà le cas en 2017 alors que beaucoup d’électeurs de gauche avaient voté Macron uniquement pour faire barrage à Le Pen. Par la suite, Emmanuel Macron avait justifié l’application sans concession de son programme en arguant qu’il avait été approuvé avec 66% des voix.
Au soir du premier tour, j’ai entendu avec satisfaction Emmanuel Macron dire qu’il avait compris que nombre d’électeurs se portaient sur sa candidature sans approuver son programme et que cela lui donnait des obligations. Espérons, qu’une fois élu, s’il est élu, il s’en souviendra.
Certaines questions sont particulièrement sensibles comme l’âge de la retraite, le traitement des enseignants, le pouvoir d’achat, le RSA, etc.
Pour la retraite, une lecture rapide des programmes des 2 candidats donne un « avantage » à Le Pen avec une retraite à 62 ans avec 42 annuités de cotisations à partir du premier remploi significatif (60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans). Ceci signifie que tous ceux qui font des études longues partiront en fait à la retraite entre 65 et 67 ans, au mieux. Une véritable supercherie.
Beaucoup d’électeurs de Mélenchon demande à Macron de s’aligner sur le programme des insoumis pour une retraite à 60 ans avec 40 annuités. Le problème est le même pour ceux qui ont fait des études longues. Avec par exemple une entrée dans la vie active, les 40 ans de cotisations mènent à une retraite de 63 ans. Là aussi, supercherie.
Le projet d’Emmanuel Macron d’une retraite à 65 ans, peut-être ramenée à 64 ans, laisse beaucoup de flou. Combien d’annuités ? Que faire pour ceux qui sont au chômage plusieurs années avant la retraite ? Que faire pour ceux qui ont commencé à travailler très jeune ou qui ont exercé des métiers pénibles ?
Dans le domaine de l’éducation, Emmanuel Macron a fait, entre autres, deux propositions : rendre les professeurs et les chefs d’établissements scolaires plus libres et augmenter le salaire des enseignants sous réserve qu’ils augmentent leur activité.
Les enseignants français sont moins bien payés que leurs collègues européens. Ils ne font pas moins de travail. En revanche, ils ont en général de moins bonnes conditions de travail. Par exemple pas de bureau dans leur établissement pour travailler. Ils doivent acheter eux-mêmes ordinateur, imprimante, connexion internet, etc. Alors l’augmentation ne doit pas être conditionnée par plus de travail. Une telle mesure renforcerait vraisemblablement une rupture entre le président et le corps enseignant qui se sentirait une nouvelle fois pointé du doigt. Leur revalorisation est seulement la reconnaissance du travail qu’ils accomplissent.
Donner plus de liberté aux chefs d’établissement. On s’interroge pour savoir si derrière cette proposition floue ne se cache pas la volonté d’introduire la concurrence entre les écoles et la disparition d’une éducation véritablement nationale. Le défi, aujourd’hui, n’est pas de faire émerger quelques établissements champions mais d’assurer à tous les élèves et étudiants français le meilleur en matière d’éducation et de formation. Pour les enseignants, le recrutement au local ne garantit pas contre le favoritisme, etc. Il y aurait donc disparité entre les établissements pour les élèves et une instabilité du corps professoral, avec des déserts enseignants dans certaines zones.
Beaucoup de questions que notre pays doit affronter ne trouveront pas de solution dans le rêve de la start-up nation, mais dans le rassemblement de l’ensemble des Français ce qui nécessite de les écouter, de les entendre et de les associer aux décisions.
Le 24 avril, je voterai Emmanuel Macron.
Je soutiens et soutiendrai la politique européenne et internationale d’Emmanuel Macron.
J’attends du futur président, sans trop d’illusions mais j’espère être heureusement surpris, qu’il rassemble les Français. Mon engagement citoyen restera motivé par cette ambition.